mardi 22 décembre 2009

Jour 2 : camps de Balata et de Jenine

6h30, le soleil se lève sur Jérusalem. Vers 9h30, le car part pour le camp de Balata près de Naplouse. Pour une fois, tout c'est bien passé, nous n'avons pas été contrôlés aux "check point" par l'armée Israëlienne. Nous sommes cordialement reçus par les représentants du camp de réfugiés.
La population du camp de Balata est composée des habitants de 32 villages Palestiniens qui ont été chassés de chez eux par l'armée Israëlienne en 1952. Il est incroyable de constater que le peuple Palestinien est de fait considéré comme étranger sur sa propre terre.


Aujourd'hui, il y a environ 25 000 personnes dans le camp et 35 à 40 000 en comptant les palestiniens vivant autour, à l'exterieur du camp. Le comité gère par secteurs les activités sociales sportives et culturelles, les handicapés, l'enfance ainsi qu'une association pour les femmes. C'est l'UNRWA, (nations unies) qui est en charge de l'éducation et de la santé de ce peuple. Il y a quatre écoles pour 4200 enfants, deux pour les garçons et deux pour les filles, une clinique avec deux à trois médecins qui oscultent 150 à 180 patients par jour.
Suite à la seconde intifada de 2002, l'armée Israëlienne considère que le camp de Balata est le point de départ de la révolte qui gagne progressivement les autres camps. Il en résulte une invasion de Balata par l'armée Israëlienne qui fait 200 morts, 1500 blessés dont certains sont handicapés à vie et 400 prisonniers dont 15 à 20 % sont mineurs.
Pour les prisonniers, pas de jugement mais des décisions administratives d'enfermement de durée variable, (12 mois de prison par exemple pour un jet de pierre vers un militaire Israëlien).
Nous constatons que la situation dans le camp, qui était difficile devient dramatique, notamment par l'absence de travail qui touche la moitié de la population adulte, les Israëliens qui employaient les Palestiniens jadis n'en veulent plus depuis ces évènements.
Après des échanges et questions sur les conditions de vie dans le camp, nous offrons le premier ordinateur au comité pour qu'ils puissent plus largement diffuser les informations les concernant. Nous sommes ensuite invités à partager un repas qui nous est offert.
Vers 15h30, nous reprenons le car en direction de Jenine.
Les responsables du camp de Jenin nous reçoivent tout aussi bien que ceux de Balata. Ils nous rapportent leur vie au quotidien qui est sensiblement identique à celle de la population de Balata, avec une dramatique attaque du camp de Jenin par l'armée Israëlienne en 2002. Le camp a été encerclé par l'armée Israëlienne avec des moyens militaires considérables, des centaines de chars, une dizaine d'hélicoptères "Apache" et environ 4000 hommes. Bilan, des centaines de morts, plus de mille bléssés,des centaines de prisonniers, 45 maisons complètement détruites et plus de 600 endommagées.
L'armée Israëlienne attendra 11 jours de combats avant de laisser passer les ONG venues au secours des Palestiniens bléssés.
A la fin de nos échanges, nous offrons le second ordinateur au comité de Jenin pour que les Palestiniens puissent témoigner plus largement de leurs conditions à travers le monde.
Une des particularités de Jenin, c'est la création d'un théatre en 2006, le Théatre de la liberté qui joue un rôle social important en impliquant les jeunes qui sont passionnés. Cette activité ouvre de nouveaux horizons aux jeunes, cela leur donne une raison de plus d'espérer et de reconsidérer leur avenir.

L'attitude du peuple de ces deux camps est remarquable, car malgré tout ce qu'ils ont subit, pendant des années par l'armée Israëlienne,ils sont dignes, gardent l'espoir de jours meilleurs et nous ne percevons pas de haine dans leurs propos. Ce qu'ils souhaitent, c'est simplement la paix, retourner dans leurs villages et leurs maisons, qu'ils puissent vivre avec le peuple Israëlien mais avec la reconnaissance internationale de ces deux nations et du respects de leurs droits.

Patrick et Julien

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Membres