lundi 28 décembre 2009

Jour 8 : Ramallah

Nous sommes partis de Deishé vers 9h avec notre fidèle chauffeur de bus, Hassan. Hassan était en retard à cause de l'attente à un check-point : il est pourtant parti à 6h30 de Jérusalem qui est à une quinzaine de km de Deishé. Les militaires israéliens sont coutumiers du fait : ils font attendre les Palestiniens des heures au check-point, sans aucune justification (scolaires, étudiants, travailleurs...).


Nous sommes partis en direction de Ramallah sous un beau soleil. Nous avons franchi le check-point de Kalandia sans difficulté.









Nous avons fait une escale au tombeau de Yasser Arafat en arrivant dans la ville. Le groupe a déposé une gerbe de fleurs, offerte par la CMCAS, sur la tombe gardée par 2 militaires palestiniens en arme. Moment de recueillement dans ce bel endroit que vous pouvez voir en photo ci-dessous. Plus que le tombeau de Yasser Arafat, le lieu symbolise la lutte palestinienne (indépendance, droit de retour des réfugiés, constitution d'un Etat Palestinien, libération des prisonniers politiques en Israël...). Nous n'avons pas pu aller jusqu'à la Mouqatah (le QG de l'Autorité Palestinienne) pourtant toute proche pour des raisons de sécurité (c'est ce que le garde civil qui nous accompagnait nous a dit).







Ensuite, nous avons rendu visite au comité de soutien et de libération de Mawran Barghouti (toujours à Ramallah). Le directeur du comité qui est également chef du ministère des prisonniers (en Palestine). Mawran Barghouti est dans une prison israélienne depuis 8 ans. C'est un leader politique membre du FATAH, très populaire et respecté par le HAMAS. Même s'il croit au processus de paix, il pense qu'il faut en même temps résister à l'occupation indigne.


Le comité utilise la popularité et la notoriété de Mawran Barghouti pour réclamer la libération des 10 000 prisonniers politiques palestiniens. Un échange de 1000 prisonniers avec israël est prévu en 2010. Le comité dénonce entre autres choses :
- les arrestations arbitraires avec exécution sommaire parfois,
- les procès sommaires réalisés par une une cour martiale israélienne qui est à la fois juge et partie,
- les conditions de détention inhumaines
- la légalisation de la torture par la loi israélienne (plus de 200 palestiniens sont morts sous la torture depuis 1967),
- la détention d'enfants à partir de 12 ans, de vieillards, d'handicapés physiques et mentaux sans conditions particulières,
- la durée des détentions (il y a des enfants de 13 ans condamnés 15 ans de prison, il y a des vieux de près de 80 ans qui sont en prison depuis 26 ans...).

Notre programme chargé nous a ensuite conduit à une rencontre avec Taha Albess qui est responsable du comité de gestion de tous les camps de réfugiés de Cisjordanie ainsi que du Liban et de la Syrie. Ce comité n'est pas gouvernemental, il a été constitué en 2001. Ils subviennent aux besoins des réfugiés de tous ces camps (éducation, santé, services d'urgence). Tous les camps participent à l'établissement d'un programme commun. Avant, chaque camp était géré indépendamment. La situation générale des camps est difficile, que ce soit sur le plan économique ou social, surtout que l'UNRWA est en train de diminuer les services qu'elle apporte depuis 61 ans (éducation, santé etc.). Par exemple, il y a une augmentation du nombre de familles qui vivent en-dessous du seuil de pauvreté et une augmentation du chômage. Bien sûr, ceci est causé par l'isolation des Palestiniens et par la restriction par Israël du nombre de travailleurs Palestiniens (en Israël). Une activité primordiale consiste à réduire la souffrance des réfugiés : activités pour les femmes, clubs pour les enfants, centres d'activités culturelles (musique, théatre etc.), d'activités sportives pour les jeunes (foot, basket, natation, escrime).
Remarquons que le groupe était un peu fatigué ou saturé par la succession rapide des rencontres parfois protocolaires et que l'attention n'était pas à son comble. Nous étions assis autour d'une grande table dans une piece qui faisait office a la fois de salle de reunion et de cuisine ... ceci nous a permis d'enchainer sur un repas frugal offert par le comité.
Enfin, après une courte sieste pour certains, nous nous sommes rendus au camp d'Alamari. Ce camp de 7000 personnes est jumelé avec la ville de Stains (banlieue parisienne). Nous avons été reçus par le chef du camp à qui nous avons solennellement remis un PC portable.



Voici une photo de la salle informatique du camp :



Nous sommes allés visiter quelques lieux du camp avec un jeune guide (Akram)  parlant bien le français :
- un jardin d'enfants,



- un centre médical pour handicapés physiques ou mentaux et soignant également les enfants dyslexiques, avec un beau "salon de l'amitié" au 2ème étage (nous avons remarqué des photos de Fernand Tuil, de Marie-George Buffet accrochées au mur). Au dernier étage en construction, nous avons pu voir une colonie israélienne proche séparée du camp par un grillage électrique et un champ de mines.
Au milieu de ces difficultés, nous avons appris que le club d'Alamari avait de même réussi à terminer  2ème au championnat Arabe d'escrime.

Et la journée était terminée : nous sommes allés nous reposer dans un hôtel confortable et légèrement excentré.

Raphaël et Pierre

1 commentaire:

  1. Merci de partager ce voyage .On imagine pas la chance de vivre en paix .Je suis trés touchée est à la fois révolter.BON COURAGE ET BON RETOUR.en ce moment meme ils interdisent l accés a gaza pour la marche mondial sa bloque en égypte.
    MERCI.

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